Fondation Hamon : Rachida Dati ne sera pas entendue
Publié le 1 Avril 2008
mardi 01 avril 2008 | Le Parisien
La justice a décidé de clore l'instruction dans l'affaire de la Fondation Hamon, dans laquelle sont impliqués Charles Pasqua et André Santini.
LE REBONDISSEMENT souhaité par la défense de Jean Hamon, le mécène impliqué dans la fondation fantôme qui devait voir le jour à Issy-les-Moulineaux, n'aura pas lieu.
L'avocat Philippe Gumery espérait que la justice autorise une extension de la saisine du juge d'instruction en charge de l'affaire. Ce qui aurait impliqué l'éventuelle audition de Rachida Dati, ministre de la Justice, en tant qu'ex-directrice générale adjointe des services au conseil général des Hauts-de-Seine.
Mais hier, les magistrats ont rejeté la demande de l'avocat. L'instruction de cette épineuse affaire est donc close. Sont mis en examen pour « détournements de fonds publics » l'ex-président du conseil général, Charles Pasqua, et André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux et président du syndicat mixte de l'île Saint-Germain.
Six millions auraient déjà été engloutis
André Santini et le conseil général avaient créé ce syndicat mixte pour recevoir les 192 oeuvres du collectionneur d'art devant composer la fondation, estimées à près de 9 millions d'euros. Mais le projet, né fin 2000, a capoté trois ans plus tard. Le permis de construire du musée qui devait abriter la collection sur l'île Saint-Germain a été annulé, des irrégularités dans la passation de certains marchés ont été relevées et l'enquête judiciaire a débuté fin 2003. Le syndicat a néanmoins dû s'acquitter de nombreuses factures dues aux architectes, entrepreneurs, etc. Six millions auraient déjà été engloutis dans cette fondation fantôme.
Et aujourd'hui, le département paie encore. Quelque 120 000 € correspondant à la conservation des oeuvres... au propre domicile de Jean Hamon, dans sa propriété des Yvelines. Ce qui fait bondir le président du conseil général, Patrick Devedjian, qui ne cesse de clamer sa volonté de « sortir de cette situation ». Au point qu'il a fait vérifier par huissier la présence des oeuvres chez Jean Hamon. Avant lui, son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait aussi tenté de « sortir » de cette « affaire compliquée ».
Le conseil général avait alors suspendu les paiements avant d'être contraint de reprendre les versements pour la conservation des oeuvres. En effet, en contrepartie de la fondation, le syndicat mixte avait pris l'engagement d'assurer l'entretien financier des oeuvres de Jean Hamon jusqu'en... 2011.
Patrick Devedjian devrait remettre l'affaire sur le tapis lors de la séance du conseil général du 11 avril, consacrée au budget.